Pour la rentrée, les géants des nouvelles technologies ont choisi une reprise flexible, alliant télétravail et présentiel. Apple et Google ont en effet annoncé préparer le retour de leurs salariés dans les locaux, en fonction de l’évolution de l’épidémie de Covid-19. Initialement prévu dès septembre, ce retour semble reporté à janvier 2022.
Google met en place une politique de différenciation salariale favorisant ceux qui travaillent dans les locaux. À la clef, un calculateur en ligne qui semble privilégier le lieu qui abrite les locaux. Les salariés choisissant le télétravail pourraient voir leur salaire revu à la baisse. Facebook, LinkedIn et Twitter souhaiteraient faire de même, sans mettre à disposition un calculateur en ligne…
Tim Cook, l’actuel Directeur Général d’Apple, va un peu plus loin en imposant trois jours par semaine sur le lieu de travail dès la rentrée, demande qui n’a pas fait l’unanimité. Craignant le retour au travail en présentiel, 80 employés se sont réunis pour envoyer un courrier détaillant comment le travail à distance leur a permis d’assurer un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Dans le contexte actuel encore incertain, comment envisager sereinement la rentrée avec ses collaborateurs et les accompagner au mieux ?
La crise sanitaire a poussé à assouplir les règles relatives au télétravail. En plein cœur de la pandémie, le télétravail est devenu la norme pour lutter efficacement contre l’épidémie.
Depuis le 9 juin 2021, le télétravail à 100% n’est plus la norme, il appartient à chaque entreprise de définir un nombre minimal de jours travaillés à distance. Comment trouver le bon équilibre entre présentiel et distanciel ? Quelles nouvelles pratiques peuvent être mises en place ?
À première vue, organiser un retour au présentiel après des mois à distance semble un véritable casse-tête pour les professionnels des ressources humaines qui doivent concilier les demandes des salariés, des managers et de la direction. Les collaborateurs vont-ils souhaiter retourner au bureau ? Préférer rester en télétravail ? Comment rendre les salariés heureux au travail et maintenir une bonne ambiance, une bonne cohésion ?
Selon l’enquête ADNRH Sortie de crise, emploi et dialogue social, 30% des répondants ont été confrontés à des salariés ayant déménagé et sollicitant l’adaptation de leurs conditions de travail.
S’il dépend de chaque entreprise de s’adapter en fonction de ses besoins et de trouver sa propre organisation, il semble trop tôt pour envisager d’imposer un retour au travail 100% présentiel. Sans même évoquer un possible rebond épidémique et de nouvelles restrictions. Une forme hybride du retour au travail, c’est-à-dire une approche flexible de la reprise alliant télétravail et présentiel reste la piste à privilégier.
Selon la taille de votre entreprise et de vos équipes, pourquoi ne pas simplement commencer par sonder vos collaborateurs et demander leurs envies ? Cela peut s’avérer beaucoup plus efficace que d’imposer des jours fixes de télétravail, ou présentiels, qui risquerait d’entraîner une vague de mécontentement.
Car que faire des salariés qui refuseraient de revenir au travail ? Est-il réaliste de s’y opposer ? Si cela dépendra légalement des justifications apportées par le salarié (liste des personnes vulnérables, avis du médecin du travail si besoin…), sera-t-il vraiment intéressant d’imposer la reprise par la force à ceux ne disposant pas de justificatif légal ?
Contrairement à nos voisins anglosaxons plus à l’aise avec la liberté de choix, une tendance se profile au sein des entreprises françaises : revenir au 100% présentiel avec une approche assez peu flexible.
Pourquoi ne pas plutôt suivre l’exemple de _Natixis Payments_qui demande de revenir à 2 jours sur site par semaine, en laissant le choix des jours ? Et si cet exemple semble pérenne, il est également important de veiller à garder des points de contact régulier entre les employés. En ce domaine, l’exemple d’un fabricant d’appareils ménagers européen est éclairant. Après avoir imposé 2 jours fixes en présentiel à ses employés, deux typologies ont émergé : ceux présents le lundi et le mardi et ceux présents les jeudis et vendredis. Cette dissociation des forces de travail a entrainé de nombreux retards sur les projets.
Vous l’aurez compris, chez Einaï nous préconisons des retours progressifs. Un retour brutal en présentiel pourrait ne pas fonctionner. Il semble plus judicieux d’encourager de manière douce les retours des récalcitrants. Il faut bien comprendre qu’après plus d’un an à distance pour certains, cela peut être difficile de reprendre le chemin du bureau. Outre-Manche une étude d’Ivanti, société de logiciels informatiques, montre 73% des personnes interrogées souhaiteraient continuer à télétravailler après la crise.
Une politique de retour au bureau flexible et non forcée, c’est-à-dire laissant le choix des jours de présentiel aux employés, fera du bien à tous les acteurs de l’entreprise. Cela permet de se réhabituer à son rythme, favoriser les échanges et noter ces attitudes qu’on ne voit pas forcément lors de visioconférence qui laissent beaucoup moins de place à la communication non verbale. En effet, les échanges vidéo filtrent le langage corporel, ce qui peut générer des incompréhensions et complique la formation de liens affectifs.
“Côtoyer physiquement autrui aide à interpréter ses humeurs et sa personnalité et facilite la construction et la consolidation des relations” – extrait de Harvard Business Review.
Au préalable, il semble important de distinguer le télétravail contraint en temps de confinement et le télétravail choisi qui semble être l’une des grandes tendances du monde du travail de demain.
Isolement, troubles mentaux, hyperconnectivité, burn out, problèmes de postures, douleurs physiques… Pendant le premier confinement, certains ont dû travailler dans de très mauvaises conditions avec des environnements inadaptés. De nombreux troubles de la santé mentale et physique semblent avoir émergé pendant cette période. On s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas non plus négliger l’apport des moments de convivialité provoqués par le travail en présentiel.
Force est de constater que la mise en place de mesures relatives à la santé au travail, la qualité de vie au travail et la prévention des risques psychosociaux doit désormais englober les de lieux de travail diversifiés avec la mise en œuvre concomitante du travail présentiel et distanciel.
Pour accompagner ses employés dans ce contexte de travail hybride, Google, a par exemple encouragé chacun à « prendre soin de soi et des autres » donné à chaque employé 1000 dollars pour l’achat de mobilier de bureau à domicile, a proposé des vidéos de fitness, des cours de cuisine virtuels…
Ainsi pour continuer à engager ses collaborateurs, il est indispensable de revisiter ou de développer sa culture du bien-être :
Vos collaborateurs seront plus motivés à revenir au bureau. Ils seront autonomes pour choisir des jours qui leur permettent de concilier leur vie professionnelle et personnelle tout en continuant à collaborer avec leurs collègues sur leur lieu de travail.
Une entreprise internationale de la tech a vu sa productivité baisser le jour où elle a enlevé sa machine à café. Il s’avère que les conversations autour d’une tasse à café favorisent la collaboration. Sans oublier, le cas des collaborations « déstructurées », issues de rencontres fortuites – dans l’ascenseur ou à la photocopieuse. Ces interactions directes permettent de résoudre des problèmes complexes et de trouver de nouvelles idées.
Autre exemple dont on pourrait s’inspirer : le CIO (Comité International Olympique) a créé une Maison olympique pour humaniser le travail. _“C’est un espace de bien-être où l’on se retrouve chaque jour et où les individus se nourrissent les uns les autres de leurs énergies réciproques” – _témoigne l’un des dirigeants du CIO.
Pour améliorer leur bien-être, ce sont souvent des petites actions anodines qui peuvent changer leur quotidien. Chez Einaï, nous conseillons aux équipes RH et communication interne d’organiser régulièrement des temps d’échange de qualité. Vous pouvez commencer par proposer des thématiques généralistes pour recenser un maximum de données sur les changements qu’ils mettraient en œuvre et sur ce qui les rendraient enthousiastes à l’idée de venir travailler. À l’issue de ces réunions, il sera indispensable de mettre en place des actions réalistes avec votre organisation. Commencez par les plus simples (installer de bons produits d’hygiène dans les toilettes, recycler les bâches publicitaires via des associations…). Faites confiance à vos équipes, ils ont souvent de bonnes idées ! Et rappelez-vous que seulement un collaborateur sur cinq est capable d’exprimer sincèrement ses souhaits. Faites preuve de patience, installez-les dans un lieu informel, un espace bienveillant, sans jugement où tout le monde peut s’exprimer librement. Soyez dans une démarche d’écoute active, puis creuser les idées proposées, demandez plus de détails et encouragez-les à participer à la mise en œuvre du projet…
Le télétravail a pu malheureusement engendrer des RPS (risques psycho-sociaux) et du stress au travail, voire des burn-out chez certains collaborateurs. Il est indispensable de suivre de près les premiers signaux d’épuisement de vos équipes pour pallier l’usure professionnelle. Les premiers signes conscients sont souvent les maux de tête, les maux du dos ou d’estomac. Pour un manager, les plus flagrants seront les symptômes comportementaux : problème de sommeil (soit en excès, soit des insomnie), à fleur de peau (irascibilité, saut d’humeur), isolement (besoin d’être seul, attitude taciturne), procrastination et fuite des responsabilité, réaction démesurée face à des situations inattendues, anxiété et panique…
C’est pourquoi chez Einaï, nous proposons une « Formation gestion du stress et ateliers de sophrologie » pour aider à prévenir ces troubles.
La communication est une des clés de la gestion des conflits. Faire un constat & un recueil des besoins en amont. Prenez le pouls de vos collaborateurs régulièrement en posant des questions actionnables à l’aide de formulaires en ligne envoyés tous les 3 mois par exemple. Vous pourrez en profiter pour voir l’impact des stratégies implémentées récemment.
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Vous pouvez envisager un programme régulier 1 à 2 ateliers par mois avec des ateliers bien-être : le yoga des yeux, apprendre à s’étirer devant son ordinateur, et des conférences collectives sur la psychologie positive, apprendre développer un mindset face au changement ou à se libérer de sa charge mentale… Des teambuilding plus ludiques comme des escapes games, des blind test ou même des dégustations de chocolat en visioconférence font également leurs preuves. Après des mois de confinement, la rentrée 2021 sera importante pour les entreprises qui reviennent à plus de présentiel. Des animations simples avec des babyfoot, des stands de glaces, des photobooth (voir le cas client Natixis) seront idéales pour souhaiter la bienvenue des collaborateurs.
Nommer un chief happiness officer, responsable du bonheur au travail ou plutôt appelé en France, responsable de l’expérience collaborateur. Ce poste est très mal connu et souvent décrié en France, pourtant, il joue un rôle majeur dans les organisations de demain. Avec cette pandémie, nous nous sommes tous aperçus que nous aurions eu grand besoin d’une personne dédiée pour recenser le moral des troupes, anticiper la mise en place du télétravail, accompagner les manager dans leur nouvelle compétence : le management à distance. Les équipes RH, les responsables administratifs et les équipes de la communication interne auraient été soulagées. Les 4 rôles majeurs de ce poste sont Fédérateur, Coordinateur, Faciliateur et Médiateur.
Découvrez l’infographie réalisée par le collectif CHO, Collectif Humain des Organisations.
Développer une culture du bien-être adaptée à ses collaborateurs permet de bénéficier d’une amélioration des performances économiques et sociales. Ne vous attendez pas pour autant à doubler votre chiffre d’affaires, le bien-être au travail n’est pas une baguette magique. Il faut l’envisager comme une stratégie transversale à concevoir. Pour en savoir plus, découvrez notre méthode dans l’article sur la semaine QVT.
L’entreprise et la relation au travail se métamorphosent, cette période n’a pas fini d’engendrer de nouvelles considérations dans toutes les strates de l’entreprise. Chez Einaï, il nous semble important de comprendre qu’on ne reviendra pas à l’environnement et aux conditions de travail d’avant. Dès lors, il convient de repenser ensemble le futur au travail. Et l’avenir rime avec adaptabilité et flexibilité !