Il y a un an, Mark Zuckerberg était auditionné par le Congrès des Etats-Unis par deux commissions du Sénat suite à l’affaire Cambridge Analytica. Ce fait d’actualité, je m’y suis intéressée sous un autre angle de vue. Pourquoi le fondateur de Facebook a t-il dû adapter son langage corporel, son langage non verbal, sa gestuelle, sa posture, devant les sénateurs ? Garder son t-shirt et sa cool attitude auraient-ils pu être suffisants pour étayer ses propos, Quelle première impression a-t-il suscité, par ses postures, ses gestes corporels, son langage verbal et non verbal envers son interlocuteur ?
Dans “The Face of Success: Inferences From Chief Executive Officers’ Appearance Predict Company Profits” de Nicholas O. Rule and Nalini Ambady (Psychological Science), nous retrouvons les résultats d'une étude de 2008 très intéressante. On a demandé à des sujets de classer les visages des 25 CEO américains des plus grandes entreprises du classement Fortune sur une série de qualités subjectives, telles que la compétence et la sympathie. Les sujets ont dû les analyser au regard, sans le message verbal, la communication verbale, sans le talent d'orateur, l'intonation, sans prise de parole, seulement avec les signaux non verbaux, les éléments non verbaux.
La très grande majorité des leaders qui ont obtenu les meilleurs résultats grâce à ces mesures se sont avérés diriger les entreprises les plus rentables.
Cette étude met en lumière l’importance de la communication non verbale comme facteur de réussite au même titre que l’idée et l’exécution de cette dernière.
Née aux Etats-Unis dans les années 1970, la communication non verbale est une discipline conçue dans le laboratoire d’Etudes en Sciences du Comportement du FBI. Elle bénéficie de nombreux apports provenant des neurosciences, des sciences cognitives, des sciences du comportement et de l’éthologie. Cela lui permet aujourd’hui de bénéficier d’un sérieux brevet de crédibilité scientifique.
De nombreux pays ont compris l’intérêt et l’importance de la communication non verbale, des signes non verbaux, du comportement non verbal, des expressions faciales, de toute expression non verbale, corporelle et faciale, comme le sourire, le froncement de sourcils, le langage gestuel, dans les relations interpersonnelles, la communication interpersonnelle, la prise de parole en public ou encore un entretien d'embauche.
Les petits britanniques commencent à apprendre les expressions du visage, l'expression faciale, le langage du corps, l'importance des gestes conscients et inconscients, en somme, le mode de communication non verbal, dès la troisième année de maternelle.En France, cela commence timidement à être abordé au sein de quelques écoles de commerce, qui apprennent à leurs étudiants, en plus de maîtriser le langage verbal, à comprendre le langage non verbal, la communication corporelle. Ils apprennent à exprimer des informations verbales, les indices verbaux, de façon non verbale, et peuvent ainsi mieux communiquer. Cette connaissance des signes corporels permet de deviner les intentions de l'interlocteur en face, grâce à son attitude corporelle, de détecter les mensonges, un inconfort, les signes d'agacement, interpréter les silences. L'objectif, devenir un décodeur de la réponse émotionnelle, des signes non verbaux, de l'inconscient, du gestuel, être votre interlocuteur, notamment lors d'un entretien d'embauche, face à un recruteur, et ainsi maîtriser sa communication orale et physique.
2001 marque la création du Département de Sciences du Comportement de la Gendarmerie Nationale. La France est très en retard en termes de sensibilisation et d’enseignement dans les écoles, les universités et pour les entreprises, c’est encore un sujet tabou.
« Certains DRH ne comprennent pas encore l’intérêt de cette discipline pour améliorer sa communication, ils la considèrent comme non prioritaire, ils préfèrent avoir à gérer des formations commerciales, bureautiques, informatiques » m’explique Christophe Thumerelle, Coach et formateur en communication non verbale, alors que celle-ci est à la base de tout.
Notre monde est de plus en plus complexe, globalisé et multiculturel ; la communication doit être une priorité pour les entreprises afin de mieux interagir avec ses prospects et clients pour gagner en crédibilité et susciter une bonne impression. Les collaborateurs de demain doivent développer des compétences humaines et relationnelles beaucoup plus affirmées pour s’adapter dans ce monde VUCA.
90% de notre communication est non verbale. Elle est définie par notre langage corporel, les expressions du visage, notre voix ainsi que tout ce que nous pouvons considérer comme étant nos ornements : aspect vestimentaire, codes couleurs, cosmétiques, bijoux… y compris les tatouages par zone ethnique et géographique ainsi que les scarifications. Elle est universelle, génétique et transculturelle. C’est donc notre corps qui parle aux autres, avant même que nous ayons ouvert la bouche !
Pour partie, elle est en lien direct avec la théorie de notre évolution. Le cerveau fonctionne sur un triptyque peur – plaisir – pouvoir ; il a inscrit toute une typologie de marqueurs et de codes que nous retrouvons, au delà du discours verbal, dans notre type de communication non verbale, notre langage non verbal, comme des indices non verbaux, des comportements non verbaux.
Il est donc capital de les connaître pour bien appréhender et gérer nos signaux corporels, nos signaux verbaux et non verbaux, afin de faciliter notre communication et l’image que nous renvoyons de nous-même et réciproquement. Le décryptage de micro expression comme dans la série Lie To Me est un niveau très avancé. Il est tout à fait possible d’apprendre à décoder des mimiques faciales avec une bonne formation communication. On saura ainsi maîtriser l'écoute empathique, l'écoute efficace, les échanges interpersonnels, décrypter les comportements. On pourra également exprimer verbalement et non verbalement des communications verbales, des messages à transmettre, donner une bonne impression, développer sa communication orale et écrite selon la situation de communication.
Maîtriser la communication non verbale permet d’accéder à une meilleure gestion et interprétation de nos émotions, de détecter les comportements conflictuels ou à risque ainsi que le mensonge, de mieux appréhender les émotions « négatives » que sont la tristesse, la colère, la peur, le mépris, le dégoût et qui pour certaines d’entre elles peuvent déboucher sur de la frustration voire de la violence.
Dès l’instant où nous sommes congruents, c’est-à-dire lorsque notre communication non verbale est en accord avec notre langage, alors notre communication globale est optimisée. C’est pour moi un des atouts principaux de la communication non verbale et de la manière dont je l’enseigne : faire en sorte que notre communication soit authentique, charismatique et pertinente, exprime Christophe Thumerelle.
Nous serions alors capable d’adapter notre discours, notre attitude en fonction de nos interlocuteurs. Nous pourrions également mieux comprendre, décrypter et analyser le comportement de nos interlocuteurs.
Afin d’éviter les quiproquos, les situations désagréables, nous pourrions analyser « nos » propres comportements verbaux comme non verbaux pour qu’inconsciemment, notre interlocuteur puisse se positionner plus facilement . Ainsi, nous éviterons les situations gênantes et/ou déstabilisantes (être mal à l’aise, souffrir de nervosité, avoir le regard fuyant).
Lorsque le corps dit : « non » ; c’est clair et précis. L’ambivalence n’est pas possible. (Je parle pour des personnes non pathologiques). Bras croisés, regard fuyant, ton de la voix, ou même un simple hochement de tête sont des codes gestuels qui signalent si votre auditoire est à votre écoute. Notre interlocuteur est-il toujours disponible à écouter notre discours, nos paroles, nos envies immédiates ?
Si nous arrivons à comprendre quel est le moment le plus opportun pour faire passer nos messages ; là, ils deviennent intelligibles. C’est grâce à l’interprétation de toute notre communication non verbale que nos messages seront plus impactants et mieux compris.
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Avez-vous déjà réfléchi à la manière dont vous abordez l’autre en termes de regard, de contact et de distance physique ? Essayer d’observer l’autre et ses réactions ; la poignée de main d’une personne est un bon exercice. Par exemple, les mains dans ses cheveux est souvent un signe corporel de séduction.
Pour votre prochain entretien de recrutement, il serait intéressant d'adapter son langage face à son interlocuteur : essayez de reproduire ses gestes, le mouvement du corps, un vrai contact visuel. S’il a un manque de confiance, vous le mettrez plus à l’aise avec cette technique de Pnl.
Un conseil pour terminer, je vous suggère d’être dans un état en pleine présence de l’autre, d’écoute active et de ressenti face à vos sensations corporelles. Ça sera déjà un grand pas. Votre corps ne vous ment jamais. Écoutez-le.
Sarah Macheboeuf & Christophe Thumerelle