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Bien-être au travail

Burn-out numérique : comprendre l’impact de la surconnexion et adopter une utilisation saine de la technologie

Par
Sarah Macheboeuf
Nesrine Smati
Modifié le
23
April 2025
Créé le
4
March 2025
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Bien-être au travail

Dans notre ère hyperconnectée, la technologie et les outils numériques sont devenus des alliés indispensables tant dans la vie professionnelle que personnelle. Cependant, cette omniprésence des écrans, des notifications incessantes et de la disponibilité permanente a un coût. Ce phénomène, souvent désigné sous le terme de burnout ou syndrome d’épuisement professionnel, se manifeste par un état d’épuisement psychologique et physique qui peut aboutir à des arrêts de travail et être considéré comme une maladie professionnelle dans certains cas. Il est désormais reconnu que le stress au travail et les risques psychosociaux liés à une charge de travail excessive, combinés à une culture de surmenage et d’usure psychologique, favorisent la dépersonnalisation, la baisse de l’accomplissement personnel et peuvent évoluer vers un syndrome dépressif.

I. Le lien entre technologie et burn-out

La digitalisation a transformé notre manière de travailler et de vivre, modifiant profondément notre santé au travail. Aujourd’hui, nombreux sont les travailleurs qui se retrouvent en permanence connectés, qu’ils soient professionnels, soignants, ou dans des professions généralistes, et qui commencent à s’épuiser face à une surcharge émotionnelle et une charge de travail accrue. Cette hyperconnexion, bien que facilitant l’accès à l’information et améliorant l’efficacité, est à l’origine d’un syndrome d’épuisement similaire au burn-out traditionnel, avec des répercussions psychologiques et physiques comparables à celles observées dans les situations de stress professionnel et de surmenage au travail.

Source : annashvets

A. Définition du burn-out numérique

Le burnout numérique se caractérise par un état d’épuisement émotionnel et mental, avec des symptômes tels que la fatigue physique et mentale, l’anxiété, des troubles du sommeil et une baisse de la concentration. Ce syndrome d’épuisement professionnel découle principalement de la surconnexion et du manque de déconnexion, pouvant rapidement évoluer vers une situation d’épuisement générant une souffrance au travail et, dans certains cas, un déni de la part des personnes concernées. Les signes d’épuisement incluent aussi un sentiment de dépersonnalisation et une perte de sens, caractéristiques également observées chez les soignants et autres professionnels soumis à une pression constante.

B. La montée de la digitalisation et ses enjeux

Depuis quelques années, le recours massif aux smartphones, ordinateurs et tablettes a modifié en profondeur notre quotidien et la structure du travail. La généralisation du télétravail, amplifiant le risque de surmenage professionnel et de surcharge émotionnelle, a brouillé les frontières entre vie professionnelle et vie privée. La culture de la disponibilité 24/7 génère un stress continu, menant certains travailleurs à s’épuiser complètement ou à ressentir un mal-être persistant, parfois comparé à une pathologie dépressive ou à un syndrome dépressif. Ce phénomène, souvent lié à une charge de travail trop importante, se traduit par une usure psychologique et une augmentation des risques psychosociaux.

C. Témoignages et chiffres clés

Divers témoignages d’experts et de travailleurs, qu’il s’agisse de médecins généralistes, d’infirmiers, ou de cadres en télétravail, illustrent la réalité de cet état d’épuisement. Par exemple, près de 60 % des salariés affirment se sentir constamment sollicités par leur smartphone, ce qui contribue à une fatigue émotionnelle et une insomnie liée à l’exposition à la lumière bleue. Ces données montrent que la surconnexion, si elle peut améliorer la réactivité, risque également de mener à des situations de burnout professionnel, à la dépression et à un désengagement progressif.

II. Les facteurs de la surconnexion

Plusieurs éléments contribuent à la surconnexion et au burn-out numérique. Comprendre ces facteurs est essentiel pour prévenir l’épuisement professionnel et lutter contre les souffrances psychiques liées au stress au travail.

A. L’omniprésence des smartphones et des réseaux sociaux

Les smartphones sont devenus le prolongement de notre corps et imposent une présence constante. La multiplication des notifications, messages, et mises à jour sur les réseaux sociaux crée une forme de surcharge informationnelle et émotionnelle qui peut conduire à une surcharge de travail cognitive. Ce phénomène, souvent décrit comme une dépendance numérique, peut entraîner une fatigue chronique, un déclin de l’accomplissement personnel et un sentiment d’inutilité qui précèdent le syndrome d’épuisement.

Source : Adobestock

B. Le télétravail et la culture de la disponibilité 24/7

Le télétravail, bien qu’offrant une flexibilité appréciable, brouille les frontières entre vie professionnelle et vie privée. L’absence de structure imposée par le lieu de travail engendre une culture de la disponibilité qui oblige certains travailleurs à consulter leurs emails en permanence. Ce surmenage numérique, combiné à une charge de travail excessive, est une cause déterminante d’épuisement au travail et de risques psychosociaux. Les travailleurs se retrouvent souvent dans une situation où leur médecin traitant doit être alerté pour prévenir l’évolution vers un état d’épuisement complet.

C. La pression de la réactivité et l’instantanéité

La rapidité de l’information dans notre monde digital impose une réactivité constante. Cette pression de répondre immédiatement aux sollicitations crée une surcharge cognitive et émotionnelle qui peut aboutir à un burnout. Le besoin de réagir instantanément contribue à l’usure psychologique et favorise des signes d’épuisement tels que le cynisme, la dépersonnalisation et une perte progressive de soutien social au travail.

III. Conséquences sur l’épuisement et le burn-out

Les impacts de la surconnexion numérique ne se limitent pas au domaine professionnel ; ils touchent également la santé mentale et physique. Comprendre ces conséquences est essentiel pour repérer les situations d’épuisement et intervenir avant que le stress n’entraîne une maladie professionnelle ou une pathologie dépressive.

A. Symptômes physiques et mentaux

Parmi les symptômes les plus fréquemment rapportés en cas de burnout numérique, on trouve :

  • Fatigue mentale et physique : Un état d’épuisement constant, souvent accompagné de maux de tête, de douleurs musculaires et d’une baisse générale de l’énergie, signes typiques d’un syndrome d’épuisement émotionnel.
  • Troubles du sommeil : Difficultés d’endormissement et insomnies dues à l’exposition prolongée à la lumière bleue des écrans.
  • Anxiété et irritabilité : Une nervosité accrue et des sautes d’humeur qui peuvent mener à des comportements dépressifs.
  • Baisse de la concentration : Une incapacité à se focaliser sur une tâche, multiplications des erreurs et sentiment d’incompétence, caractéristiques du syndrome d’épuisement.
  • Sentiment d’isolement : Malgré une connectivité permanente, le manque de soutien social réel peut favoriser un désengagement et un sentiment de mal-être.

B. Impact sur la santé mentale et émotionnelle

Le burnout numérique a des répercussions importantes sur la santé mentale. Le stress constant et la surcharge émotionnelle peuvent mener à des troubles anxieux, à une dépression ou à un état dépressif. L’incapacité à se déconnecter empêche le cerveau de se régénérer, accentuant l’épuisement psychologique. Ce processus, souvent progressif, se traduit par un sentiment d’épuisement et une perte de sens dans le travail, qui peut être particulièrement aigu chez les soignants, les travailleurs sociaux et autres professionnels exposés à des exigences excessives.

C. Répercussions sur la performance professionnelle

Sur le plan professionnel, le burnout numérique se manifeste par une baisse de la productivité et une augmentation des erreurs. La charge de travail constante et l’impossibilité de se reposer correctement conduisent à une perte de créativité et à un désengagement progressif. Les entreprises font face à des conséquences telles que l’absentéisme, le turnover et des coûts indirects liés à la souffrance au travail et aux maladies professionnelles. Ce phénomène, souvent lié au surmenage professionnel, souligne l’importance de repérer les signes avant qu’une situation d’épuisement complet ne s’installe.

IV. Conseils pour une utilisation saine des outils numériques

Pour prévenir l’épuisement professionnel et sortir du burnout, il est indispensable d’adopter des stratégies visant à limiter la surconnexion et à réduire la surcharge émotionnelle.

A. Instaurer des périodes de déconnexion (Digital Detox)

La première étape consiste à instaurer des plages horaires sans écrans, afin de prévenir l’épuisement émotionnel et physique :

  • Journées sans écrans : Consacrer une journée par semaine à des activités déconnectées (randonnée, lecture papier, rencontres en face à face) pour éviter d’épuiser ses ressources psychiques.
  • Soirées sans téléphone : Éviter de consulter ses emails ou réseaux sociaux après une certaine heure pour favoriser un sommeil réparateur et prévenir l’insomnie, signe courant d’un état d’épuisement.
  • Pauses régulières : Intégrer des pauses de 5 à 10 minutes toutes les heures pour se lever, s’étirer et permettre au cerveau de se reposer.

Témoignage – Sarah Marcheboeuf, fondatrice :
"J’ai découvert que prendre le temps de me déconnecter chaque jour est indispensable pour recharger mes batteries et nourrir ma créativité. Ces moments de calme m’ont permis de prévenir l’épuisement et de réajuster mes priorités face à un surmenage constant."

Source : Unsplash

B. Gérer les notifications et les distractions

Pour éviter d’épuiser à la tâche, il est crucial de :

  • Désactiver les notifications non essentielles : Limiter les interruptions afin de réduire la charge cognitive et prévenir l’usure psychologique.
  • Utiliser des applications de gestion du temps : Des outils comme “Forest” ou “Focus@Will” aident à lutter contre la distraction et à éviter de s’épuiser.
  • Planifier des plages horaires dédiées : Définir des moments spécifiques pour consulter les emails et réseaux sociaux, ce qui permet de mieux gérer le stress et de prévenir le burn-out professionnel.

C. Adopter des techniques de bien-être et de mindfulness

Pour lutter contre le stress au travail et l’épuisement psychologique, il est essentiel d’intégrer des pratiques de bien-être :

  • Méditation et exercices de respiration : Ces techniques permettent de réduire la surcharge émotionnelle et d’éviter que le stress ne se transforme en dépression ou en syndrome dépressif.
  • Exercices physiques réguliers : L’activité physique aide à libérer des endorphines, essentielles pour combattre la fatigue physique et l’épuisement.
  • Mindfulness et pleine conscience : Apprendre à vivre le moment présent aide à réduire le cynisme et la dépersonnalisation, signes d’un état d’épuisement progressif.
  • Rituels de déconnexion : Par exemple, éteindre tous les écrans une heure avant le coucher pour améliorer la qualité du sommeil et éviter l’épuisement total.

D. Mettre en place des politiques d’entreprise favorisant la déconnexion

Les entreprises ont un rôle déterminant pour prévenir l’usure psychologique et les maladies professionnelles liées au surmenage. Voici quelques recommandations :

  • Horaires de déconnexion : Encourager les employés à ne pas répondre aux emails en dehors des heures de travail pour éviter que le travail ne devienne une source de stress continu.
  • Sensibilisation aux risques psychosociaux : Organiser des ateliers sur la prévention du burn-out, le repérage des signes d’épuisement et la gestion du stress au travail.
  • Politiques de digital detox : Mettre en place des journées sans supports numériques pour favoriser les échanges humains et réduire le risque d’épuisement émotionnel.
  • Programmes de bien-être : Proposer des séances de yoga, de méditation ou des interventions par des psychologues et des psychiatres pour aider les employés à sortir d’une situation d’épuisement et à retrouver un équilibre sain.

Conclusion

Le burn-out numérique est une réalité inévitable dans un monde où la digitalisation et la surconnexion font partie intégrante de notre quotidien. La surcharge de travail numérique, combinée à une culture du surmenage et à des risques psychosociaux croissants, conduit à un état d’épuisement qui peut évoluer vers un syndrome dépressif si l’on ne prend pas de mesures préventives. Qu’il s’agisse d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation ou d’une perte de sens dans le travail, les conséquences peuvent être lourdes et se traduire par des arrêts de travail, des maladies professionnelles ou une souffrance psychique profonde.

Pour prévenir ces risques, il est impératif de repenser notre rapport à la technologie et d’adopter des stratégies concrètes : instaurer des périodes de déconnexion, gérer efficacement les notifications, pratiquer la méditation et encourager les entreprises à mettre en place des politiques favorisant l’équilibre vie pro/vie perso. Ces mesures, en aidant à repérer les signes d’épuisement avant qu’ils ne dégénèrent, permettent de lutter contre l’épuisement professionnel et de sortir du cycle du burnout.

En adoptant ces pratiques, vous contribuerez non seulement à préserver votre santé mentale et physique, mais aussi à instaurer une culture du travail plus respectueuse et humaine. Face à l’usure psychologique et aux souffrances au travail, il est temps d’agir, d’alerter et de soutenir les travailleurs afin que chacun puisse trouver l’équilibre nécessaire pour éviter d’épuiser tous ses moyens dans un environnement trop exigeant.

Nesrine Smati

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