États-Unis, printemps 2021 : la crise covid bat son plein, soulève de nombreux questionnements existentiels chez tout un chacun, et fait un nouveau type de victimes : les relations. Non, nous n'allons pas parler de l'augmentation du nombre de divorces après les confinements, mais de la rupture des contrats... professionnels. C'est la Grande Démission, les employés quittent leur poste, les entreprises peinent à les remplacer, et même les relations professionnelles qui y ont survécu n'en sortent indemnes. Le phénomène traverse l'Atlantique, la France est rattrapée, et nous constatons aujourd'hui deux nouveaux phénomènes à retardement : le quiet quitting et #ActYourWage
La relation professionnelle déséquilibrée ne passe plus, qu'elle soit ancrée depuis longtemps ou le résultat des transformations imposées par le covid, qu'elle soit impulsée par l'employé voulant bien se faire voir ou par l'employeur grâce à un rapport de force le privilégiant. On observe la relation avec un regard neuf, on prend en compte ses attentes et ses besoins, on rejette le statut quo, la "zone de confort" inconfortable.
Il est vrai que ce phénomène touche principalement les jeunes générations d'actifs, mais pas parce que ce sont des fainéants. Il s'agit d'affirmer ses valeurs et connaître sa valeur, à une période où on est simultanément plus flexible, plus libre, avec moins de poids face aux entreprises. Surdiplômés, dans un monde du travail qui se complexifie tout en ayant moins à offrir, l'arbitrage paraît évident : favoriser sa vie personnelle, son bien-être et s'asseoir à la table des négociations d'égal à égal avec les employeurs.
La relation avec les collaborateurs peut battre de l'aile pour de nombreuses raisons : on sent un déséquilibre entre ce qu'on donne et ce qu'on reçoit, on se sent pris pour acquis, on a besoin de plus de barrières et de distance, on se sent étouffé, on ne se sent pas valorisé, on n'aspire pas aux mêmes choses, on ne parle pas le même langage de l'amour. Parfois, on n'a juste plus rien en commun mais on reste ensemble, par confort, en donnant le minimum.
Le quiet quitting, ou démission silencieuse, c'est rester dans la relation même si le cœur n'y est plus, faire le minimum syndical, sauver les apparences, mais ne plus s'investir, ne plus rien construire ensemble. C'est du présentéisme, on fait ses heures, on fournit son travail en économisant son énergie, on limite ses interactions avec ses collègues et sa hiérarchie à ses missions, on a un pied déjà un pied hors de la relation. Cette tendance, souvent observée chez les salariés à temps partiel ou en CDD, peut également toucher les employés en CDI.
Le quiet quitting, phénomène de plus en plus répandu dans le monde professionnel, se manifeste lorsque les employés, souvent sans annoncer leur intention de quitter leur emploi, commencent à faire le strict minimum au travail. Ce comportement est généralement un indicateur de manque de reconnaissance et peut être considéré comme une prise de conscience personnelle face à un déséquilibre travail-vie personnelle.
Les premiers signes du quiet quitting incluent une réduction notable des heures supplémentaires effectuées par les employés. Ceux-ci se conforment strictement à leur contrat de travail, ne dépassant pas les heures de travail par semaine stipulées, et évitant toute tâche allant au-delà de leurs responsabilités contractuelles. Cette attitude est souvent le résultat d'une santé mentale fragilisée, exacerbée par les dures conditions de travail ou un environnement de travail stressant. Dans de nombreux cas, les adeptes du quiet quitting se sentent submergés par la charge de travail et perçoivent un déséquilibre entre leur investissement personnel et la reconnaissance obtenue. Cette situation est parfois aggravée par une crise sanitaire globale, où le télétravail et les horaires atypiques ont brouillé les frontières entre vie professionnelle et vie privée.
L'étude du cabinet Gallup a mis en lumière que le quiet quitting est souvent une réaction à un manque de communication efficace dans l'entreprise. Les employés peuvent se sentir déconnectés de la vision globale de l'entreprise, ce qui réduit leur engagement et leur motivation. La qualité de vie au travail en pâtit, entraînant une baisse de la productivité et un sentiment d'aliénation. Les réseaux sociaux ont joué un rôle crucial dans la diffusion du concept de quiet quitting, permettant aux employés de partager leurs expériences et de réaliser qu'ils ne sont pas seuls dans cette situation. Cette nouvelle tendance sur le marché du travail reflète une évolution des attentes des travailleurs, qui aspirent désormais à plus d'équilibre et de respect dans leur activité professionnelle. Le quiet quitting est un signal d'alarme pour les employeurs, indiquant la nécessité de revoir les temps de travail et de valoriser davantage le bien-être au travail. Il est essentiel de reconnaître ces signes précurseurs pour prévenir des conséquences plus graves, telles que la démotivation généralisée ou la perte de talents clés.
Retrouvez nos conseils pour prévenir les risques de burn-out en entreprise.
Le quiet quitting a des répercussions notables sur le lieu de travail, affectant la durée du travail et l'engagement des travailleurs. Cette tendance, où les employés se limitent à accomplir les tâches définies par leur contrat de travail, peut modifier la dynamique de l'organisation du travail. Les employés en temps-partiel ou en temps-plein peuvent adopter une attitude de quiet quitting, se conformant strictement à la durée légale de travail stipulée dans leur accord d'entreprise ou leur convention collective. Les conséquences s'étendent également aux aspects légaux et réglementaires du travail. Par exemple, une attention accrue de l'inspection du travail peut être nécessaire pour s'assurer que les droits du travail sont respectés, notamment en termes de durées travaillées et de congés payés.
Dans la fonction publique comme dans le secteur privé, le quiet quitting peut remettre en question les accords collectifs établis, poussant à une réévaluation des conditions de travail. Cela peut inclure la révision des avenants aux contrats ou une redéfinition de la flexibilité au travail. L'impact sur la vie professionnelle des employés est également significatif. Avec une réduction de l'engagement, l'ancienneté et la satisfaction au travail peuvent être affectées, menant à une diminution de la loyauté envers l'entreprise. Le quiet quitting soulève des questions importantes sur l'équilibre travail-vie personnelle et la manière dont les entreprises appliquent le code du travail pour soutenir leurs employés.
Envie d'en savoir plus ? Découvrez notre infographie :
{{cta-landing-infographie-experience-collaborateur="/cta"}}
#ActYourWage, ou “agir à la hauteur de son salaire”, est un phénomène proche, qui en découle, mais qu'il ne faut pas confondre : il s'agit de réaffirmer la valeur de son travail en ne fournissant qu'un investissement proportionnel au salaire perçu, ne plus se brader pour faire bonne impression, ne plus sacrifier son temps, son énergie et sa vie personnelle "gratuitement".
L'initiative ActYourWage met en lumière diverses causes de tensions dans les relations professionnelles, qui peuvent avoir des répercussions profondes sur le climat social de l'entreprise. Une des principales causes est la disparité salariale. Lorsque les employés perçoivent des inégalités dans la rémunération, cela peut engendrer un sentiment d'injustice et de frustration, nuisant à la solidarité et à l'esprit d'équipe. ActYourWage, en mettant l'accent sur l'équité salariale, influence significativement les relations professionnelles. Les heures travaillées et la durée hebdomadaire de travail deviennent des points de discussion cruciaux. Les employés, en particulier les télétravailleurs et ceux en travail à temps partiel, cherchent une rémunération juste pour leurs heures complémentaires et une reconnaissance adéquate de leur contribution.
Les lieux de travail et les postes de travail sont également scrutés sous l'angle d'ActYourWage. Les employés attendent des conditions de travail équitables, que ce soit en termes d'espace de travail ou de sécurité. La durée légale du travail et la majoration pour les heures supplémentaires sont des aspects que les représentants du personnel doivent négocier avec précaution pour maintenir l'harmonie et la satisfaction au sein des équipes. La gestion des jours de congés, y compris le congé parental et les RTT, est un autre domaine affecté par ActYourWage. Une approche équitable et transparente dans la planification et l'octroi des jours de repos est essentielle pour prévenir les tensions et promouvoir un environnement de travail positif.
Une mauvaise gestion des relations professionnelles peut entraîner une augmentation de l'absentéisme et une baisse du travail effectif.Leurs salariés peuvent se sentir moins engagés, ce qui se traduit par une réduction des heures travaillées et une augmentation des arrêts-maladie. De plus, le manque de prévenance dans la gestion des congés et des horaires de travail peut créer un sentiment d'injustice, affectant le moral des employés au travail. Les dérogations aux normes établies sans consultation peuvent également mener à des conflits et à une détérioration de l'environnement de travail.
Il n'y a pas de solution miracle, chaque relation est unique : construire autour de vos valeurs, donner de meilleures perspectives d'avenir, améliorer le dialogue, montrer votre reconnaissance et votre gratitude, renforcer les liens, faire preuve de générosité, être plus présent ou laisser l'autre respirer. Le mieux reste encore de communiquer : une relation se vit à deux, se sauve à deux, et personne ne pourra mieux vous aiguiller que vos collaborateurs. Comme pour toutes les relations humaines, il suffit de poser les bases d'une nouvelle relation plus saine, et aller de l'avant, ensemble ou séparément.
Pour améliorer les relations professionnelles et prévenir le quiet quitting, il est crucial d'établir une communication efficace et transparente. Cela implique de tenir les salariés informés des changements et des décisions importantes, et de leur offrir des opportunités de feedback. L'organisation du temps de travail doit être claire et équitable, avec des horaires flexibles et une répartition du temps de travail bien définie. La mise en place d'un baromètre régulier pour savoir si les salariés sont satisfaits peut également aider à identifier et à résoudre les problèmes rapidement.
Créer un environnement de travail positif et bienveillant est essentiel pour prévenir le quiet quitting. Cela inclut la mise en place de politiques favorisant l'équilibre vie professionnelle et vie personnelle, comme des horaires de travail flexibles et la possibilité de télé-travail. Encourager une culture de reconnaissance, où les efforts des salariés sont régulièrement valorisés, peut également renforcer leur engagement. De plus, offrir des conditions de travail qui respectent la santé au travail est fondamental pour maintenir un climat de confiance et de respect au sein de l'entreprise.
La gestion des émotions et l'intelligence émotionnelle sont des éléments essentiels pour assurer une bonne cohésion d'équipe, retrouvez nos conseils à ce sujet.
Besoin d'accompagnement pour aider vos collaborateurs à se sentir bien au travail ?
Découvrez notre programme bien-être :
{{cta-programme-be="/cta"}}